Dans la Tradition spirituelle occidentale comme orientale, il y a une
faculté de connaissance bien supérieure à celle qui permet la
connaissance discursive (dianoia). On parle généralement de l'esprit (du
noûs) ou de l'intellect qui sont synonymes. St Jean de la Croix parlait
de "l'esprit qui permet de communiquer avec Dieu" (MC III,26,4). Avant
lui, les rhénans influencés par "l'abditum mentis" de St Augustin parlaient du fond de l'âme, c'est à dire du recoins secret de l'âme où seul Dieu a accès.
La faculté intellectuelle (noûs) est donc différente de la faculté cogitative ou discursive de l‘âme car elle permet une forme de connaissance unitive. C'est-à-dire que l'intellect donne droit à un type de connaissance où la distance qui sépare le sujet de l’objet perçue est abolie.
Autrement dit, avec l’esprit il ne s’agit ne s’agit plus de disserter mais de connaître Dieu par Dieu et en Dieu, ce qui est le propre de la connaissance spirituelle. "dans ta lumière nous voyons la lumière" Ps 35:10
Ici, il n’y a pas de place pour la subjectivité. L’individualité doit s’effacer derrière l‘objectivité Divine. On ne trouve pas de mystique catholique ou orthodoxe qui conteste le dogme et qui se pense légitime pour interpréter le texte biblique comme il lui convient, car précisément le dogme constitue une limite salutaire à la subjectivité. Le dogme devient un moyen de mortification. En revanche, on trouve beaucoup de pseudo théologiens raisonneurs à l'intelligence spirituelle proche du néant pour vouloir tout remettre en cause.
L'intellect chez Isaac le Syrien
Isaac le Syrien, moine originaire du Qatar, est incontestablement un des plus grands auteurs spirituels du christianisme oriental. Il est aujourd'hui cité dans le catéchisme sous le nom d'Isaac de Ninive.
Classiquement Isaac le Syrien distingue deux parties dans l'âme, l'inférieur avec les sens, la supérieur avec l'intellect.
L'intellect (noûs, esprit) est, comme il a été dit plus haut, la plus haute faculté pour connaitre Dieu.
Mais il ne faut pas oublier le cœur qui est le « principe directeur » de l’âme. Il est la racine de l’intellect et celui-ci est comme l’œil de l’âme ainsi que l’écrit Isaac :
« autre est la pureté de l’intellect et autre celle du cœur. L’intellect est l’un des sens de l’âme, mais le cœur contient et maîtrise les sens du dedans. Il est la racine. Si la racine est sainte, les branches sont saintes. Autrement dit, si le cœur est pur, il est clair que tous autres sens sont pures »
David demandait un cœur pure. Le Christ rappelait que ce sont les cœurs pures qui verront Dieu. La lettre aux hébreux parle des pensées du cœur(Heb 4:12) Dans la lettre de Pierre, l’homme intérieur est caché dans le cœur. (1 P 3:4)
O Dieu, crée en moi un coeur pur; et renouvelle au dedans de moi un esprit ferme. Ps 51,12
Garde ton coeur avant toute chose, car de lui jaillissent les sources de la vie. Pr 4:23
Aussi la nouvelle loi est-elle celle qui est gravée dans le cœur, ce qui fait du baptême une circoncision du cœur. Je mettrai ma loi au dedans d'eux. Et je l'écrirai sur leur cœur Jérémie 31:32
Il est dommage que l’occident ait quelque peu oublié la place du cœur car il représente véritablement l’unité du composé humain. Aussi, est-il écrit dans le catéchisme que le coeur est lié à la personne.
Mettre l’accent sur l’esprit, si on se souvient que le cœur est la racine du tout, ne pose plus de problème, et à cet égard les pères du désert, comme St Macaire, parlaient de devenir "tout entier oeil" comme le Chérubins couvert d’yeux dans le 1er chapitre d'Ezekiel . Aussi dans un apophtègme des pères du désert Abba Bessarion dit :« le moine doit être comme les chérubins et les séraphins, uniquement oeil »
L’homme étant un palais écroulé reconstruit avec ses ruines comme l’écrit Chateaubriand, les théologiens d’orient parlent de faire descendre l’intellect (noûs) dans le cœur afin de réunifier le composé humain. Le cœur étant ce petit récipient qui contient Dieu comme dit Macaire, faire descendre l’esprit dans le cœur c’est, par un même mouvement de descente au plus profond de soi, sortir vers ce qui nous dépasse infiniment. Autrement dit, c'est se dépasser vers l'intérieur.
« Faire descendre l’esprit dans le coeur », cette expression a été interprétée, surtout par les spirituels russes, comme l’exigence d’unité d’homme, dont le psychisme blessé est divisé en intellectualité et affectivité. Or cette unité ne pourra être réalisée que par le nom de Jésus qui est la guérison et la nourriture du cœur. » explique Ysabel de Andia
Pour revenir sur Isaac, ce qui est le plus intéressant chez lui ce sont les étapes qu'il distingue dans l'ascension spirituelle à travers le statut de l'intellect.
La première est celle où l'intellect est encore en mouvement, c'est à dire qu'il fonctionne naturellement et qu'il est dispersé.
« la prière sous toutes ses formes est liée au mouvement. Mais quand l'intellect pénètre les mouvements spirituels il n'y a plus de mouvement »
La seconde est celle de ce qu'il appelle la "prière pure", qui est un delà de la prière naturelle. A ce stade les mouvement discursifs de l'intellect ont cessé et l'intellect s'est comme immobilisé.
Cela équivaut à dire qu’il a retrouvé son état adamique de pure miroir de Dieu de sorte qu'en voyant son intellect nu on voit Dieu. "Pour une ressemblance divine ainsi restaurée, se reconnaitre elle même, c'est reconnaitre en soi le Dieu dont elle porte la ressemblance. En se voyant, elle le voit" écrit Etienne Gilson à propos de la théologie mystique de St Bernard.
« Tant que l’intellect n’a pas été délivré de nombreuses pensées, tant qu’il n’a pas atteint la simplicité de la pureté, il ne peut pas sentir la connaissance spirituelle »
Cela ne signifie pas que l'intellect devienne absolument immobile mais seulement qu'il ne se meut plus par son vouloir propre mais par le St Esprit. Ce qui fait de cette passivité absolue une activité absolue. Car c’est bien par Dieu que tout ce fait et que les actes acquièrent consistance. (Jn 15:5)
« la prière spirituelle consiste en des mouvements de l’âme qui, par suite d’une véritable pureté, participent à l’activité du St Esprit. Un seul par myriades d‘hommes est jugé digne de cela …»
Cela correspond chez lui au passage du psychique (naturel) au spirituel.
"Tant qu'il s'active l'intellect est dans le domaine psychique. Mais quand il entre dans le domaine spirituel il cesse de prier."
L'intellect qui a accédé au domaine spirituel est absorbée par l'Esprit Saint qui le commande totalement. Il est redevenu pure et passif comme les eaux de la Genèse, la materia prima, attendant le souffle organisateur de l'Esprit. Dans l’histoire sainte, c’est Marie qui réalise parfaitement cet état de virginité ontologique, et donc qui représente la nature humaine réconciliée avec Dieu.
Il va sans dire que la seconde étape ne résulte pas pour Isaac du fait d'une technique.
D'abord, c'est à Dieu d'établir l'intellect dans cet état de grâce, mais c'est aussi à l'homme de purifier ses passions et de s'efforcer de mourir au monde, donc de penser et agir du point de vue de l'éternité.
Comme l’écrit Ysabel de Andia à la fin de son étude : « ce sommet de la vie mystique est un pure don de la grâce. L’homme jouit d’un repos total parce qu’il a tout oublié de ce monde jusqu’à s’oublier lui-même. Il ne s’agit pas de définitions scolaires, mais d’une expérience vécue dont le dernier mot est la béatitude de l’ignorance.»
Bref, le "but" étant de prier aussi purement que possible, la tradition orientale, de même que les théologiens rhénans et St Jean de la Croix, n'admet aucune formation d'image dans l'entendement durant la prière. Le plus important est de fixer son esprit sur chaque parole prononcée.
L'accent est aussi mis sur la la sobriété (nepsis) et l'apatheia (impassibilité), les sentiments, quand il n'ont pas une origine divine, devant être mis de côté.
C'est donc dire que la spiritualité doit être aussi objective et paisible que possible. Cela évite les illusions, de même que les impressions trompeuses d'avoir été abandonnées par Dieu.
Travaillez donc à élever votre esprit jusqu'au ciel, ou plutôt, à le fixer dans la méditation de certaines paroles qui se trouvent dans vos prières; et, bien qu'à cause de la faiblesse de votre enfance spirituelle, il vous arrive de faire des chutes, relevez-vous promptement et reprenez courageusement votre chemin. Hélas ! malheureusement l'inconstance n'est que trop le funeste apanage de l'esprit humain ! mais le Tout-Puissant peut changer cette inconstance en une constance et une fermeté inébranlables. Or, si vous ne cessez pas de lutter contre l'instabilité de votre esprit, Dieu, qui a fixé des bornes aux flots agités de la mer, en donnera Lui-même aux agitations de votre esprit, et leur dira : Vous viendrez jusque là, mais vous n'irez pas plus loin. (Job 38,11) Il est impossible à l'homme d'enchaîner la légèreté de l'esprit; mais tout est possible à Dieu, car c'est Lui qui a créé l'esprit. Jean Climaque , L'echelle sainte 28,17.
Enfin, a propos de la théologie orientale et des pères cappadociens, St Basile, St Grégoire de Nysse et St Grégoire Nazianze, je crois qu'il convient de rappeler ce qu'écrivait Jean Paul II dans Orientale Lumen qui souligne l'importance de la divinisation :
http://www.vatican.va/holy_father/john_ ... en_fr.html
L'enseignement des Pères cappadociens sur la divinisation est passé dans la tradition de toutes les Églises orientales et constitue une partie de leur patrimoine commun. Cela peut se résumer dans la pensée que saint Irénée avait déjà exprimée au II e siècle : de sorte que ce Fils de Dieu deviendrait Fils de l'homme pour qu'à son tour l'homme devînt fils de Dieu (14). Cette théologie de la divinisation demeure une des acquisitions particulièrement chères à la pensée chrétienne orientale (15).
La note 15 comporte cette citation du théologien byzantin du 14è siècle Nicolas Cabasillas
(15) Rattachés au Christ, « les hommes deviennent des dieux et des fils de Dieu…, la cendre est élevée à un tel degré de gloire qu'elle devient désormais égale en honneur et en divinité à la nature divine ». Nicolas Cabasilas, La vie dans le Christ, I :
PG 150, 505
Bibliographie
Ysabel de Andia, Mystiques d'orient et d'occident , Abbaye de bellefontaine
La faculté intellectuelle (noûs) est donc différente de la faculté cogitative ou discursive de l‘âme car elle permet une forme de connaissance unitive. C'est-à-dire que l'intellect donne droit à un type de connaissance où la distance qui sépare le sujet de l’objet perçue est abolie.
Autrement dit, avec l’esprit il ne s’agit ne s’agit plus de disserter mais de connaître Dieu par Dieu et en Dieu, ce qui est le propre de la connaissance spirituelle. "dans ta lumière nous voyons la lumière" Ps 35:10
Ici, il n’y a pas de place pour la subjectivité. L’individualité doit s’effacer derrière l‘objectivité Divine. On ne trouve pas de mystique catholique ou orthodoxe qui conteste le dogme et qui se pense légitime pour interpréter le texte biblique comme il lui convient, car précisément le dogme constitue une limite salutaire à la subjectivité. Le dogme devient un moyen de mortification. En revanche, on trouve beaucoup de pseudo théologiens raisonneurs à l'intelligence spirituelle proche du néant pour vouloir tout remettre en cause.
L'intellect chez Isaac le Syrien
Isaac le Syrien, moine originaire du Qatar, est incontestablement un des plus grands auteurs spirituels du christianisme oriental. Il est aujourd'hui cité dans le catéchisme sous le nom d'Isaac de Ninive.
Classiquement Isaac le Syrien distingue deux parties dans l'âme, l'inférieur avec les sens, la supérieur avec l'intellect.
L'intellect (noûs, esprit) est, comme il a été dit plus haut, la plus haute faculté pour connaitre Dieu.
Mais il ne faut pas oublier le cœur qui est le « principe directeur » de l’âme. Il est la racine de l’intellect et celui-ci est comme l’œil de l’âme ainsi que l’écrit Isaac :
« autre est la pureté de l’intellect et autre celle du cœur. L’intellect est l’un des sens de l’âme, mais le cœur contient et maîtrise les sens du dedans. Il est la racine. Si la racine est sainte, les branches sont saintes. Autrement dit, si le cœur est pur, il est clair que tous autres sens sont pures »
David demandait un cœur pure. Le Christ rappelait que ce sont les cœurs pures qui verront Dieu. La lettre aux hébreux parle des pensées du cœur(Heb 4:12) Dans la lettre de Pierre, l’homme intérieur est caché dans le cœur. (1 P 3:4)
O Dieu, crée en moi un coeur pur; et renouvelle au dedans de moi un esprit ferme. Ps 51,12
Garde ton coeur avant toute chose, car de lui jaillissent les sources de la vie. Pr 4:23
Aussi la nouvelle loi est-elle celle qui est gravée dans le cœur, ce qui fait du baptême une circoncision du cœur. Je mettrai ma loi au dedans d'eux. Et je l'écrirai sur leur cœur Jérémie 31:32
Il est dommage que l’occident ait quelque peu oublié la place du cœur car il représente véritablement l’unité du composé humain. Aussi, est-il écrit dans le catéchisme que le coeur est lié à la personne.
Mettre l’accent sur l’esprit, si on se souvient que le cœur est la racine du tout, ne pose plus de problème, et à cet égard les pères du désert, comme St Macaire, parlaient de devenir "tout entier oeil" comme le Chérubins couvert d’yeux dans le 1er chapitre d'Ezekiel . Aussi dans un apophtègme des pères du désert Abba Bessarion dit :« le moine doit être comme les chérubins et les séraphins, uniquement oeil »
L’homme étant un palais écroulé reconstruit avec ses ruines comme l’écrit Chateaubriand, les théologiens d’orient parlent de faire descendre l’intellect (noûs) dans le cœur afin de réunifier le composé humain. Le cœur étant ce petit récipient qui contient Dieu comme dit Macaire, faire descendre l’esprit dans le cœur c’est, par un même mouvement de descente au plus profond de soi, sortir vers ce qui nous dépasse infiniment. Autrement dit, c'est se dépasser vers l'intérieur.
« Faire descendre l’esprit dans le coeur », cette expression a été interprétée, surtout par les spirituels russes, comme l’exigence d’unité d’homme, dont le psychisme blessé est divisé en intellectualité et affectivité. Or cette unité ne pourra être réalisée que par le nom de Jésus qui est la guérison et la nourriture du cœur. » explique Ysabel de Andia
Pour revenir sur Isaac, ce qui est le plus intéressant chez lui ce sont les étapes qu'il distingue dans l'ascension spirituelle à travers le statut de l'intellect.
La première est celle où l'intellect est encore en mouvement, c'est à dire qu'il fonctionne naturellement et qu'il est dispersé.
« la prière sous toutes ses formes est liée au mouvement. Mais quand l'intellect pénètre les mouvements spirituels il n'y a plus de mouvement »
La seconde est celle de ce qu'il appelle la "prière pure", qui est un delà de la prière naturelle. A ce stade les mouvement discursifs de l'intellect ont cessé et l'intellect s'est comme immobilisé.
Cela équivaut à dire qu’il a retrouvé son état adamique de pure miroir de Dieu de sorte qu'en voyant son intellect nu on voit Dieu. "Pour une ressemblance divine ainsi restaurée, se reconnaitre elle même, c'est reconnaitre en soi le Dieu dont elle porte la ressemblance. En se voyant, elle le voit" écrit Etienne Gilson à propos de la théologie mystique de St Bernard.
« Tant que l’intellect n’a pas été délivré de nombreuses pensées, tant qu’il n’a pas atteint la simplicité de la pureté, il ne peut pas sentir la connaissance spirituelle »
Cela ne signifie pas que l'intellect devienne absolument immobile mais seulement qu'il ne se meut plus par son vouloir propre mais par le St Esprit. Ce qui fait de cette passivité absolue une activité absolue. Car c’est bien par Dieu que tout ce fait et que les actes acquièrent consistance. (Jn 15:5)
« la prière spirituelle consiste en des mouvements de l’âme qui, par suite d’une véritable pureté, participent à l’activité du St Esprit. Un seul par myriades d‘hommes est jugé digne de cela …»
Cela correspond chez lui au passage du psychique (naturel) au spirituel.
"Tant qu'il s'active l'intellect est dans le domaine psychique. Mais quand il entre dans le domaine spirituel il cesse de prier."
L'intellect qui a accédé au domaine spirituel est absorbée par l'Esprit Saint qui le commande totalement. Il est redevenu pure et passif comme les eaux de la Genèse, la materia prima, attendant le souffle organisateur de l'Esprit. Dans l’histoire sainte, c’est Marie qui réalise parfaitement cet état de virginité ontologique, et donc qui représente la nature humaine réconciliée avec Dieu.
Il va sans dire que la seconde étape ne résulte pas pour Isaac du fait d'une technique.
D'abord, c'est à Dieu d'établir l'intellect dans cet état de grâce, mais c'est aussi à l'homme de purifier ses passions et de s'efforcer de mourir au monde, donc de penser et agir du point de vue de l'éternité.
Comme l’écrit Ysabel de Andia à la fin de son étude : « ce sommet de la vie mystique est un pure don de la grâce. L’homme jouit d’un repos total parce qu’il a tout oublié de ce monde jusqu’à s’oublier lui-même. Il ne s’agit pas de définitions scolaires, mais d’une expérience vécue dont le dernier mot est la béatitude de l’ignorance.»
Bref, le "but" étant de prier aussi purement que possible, la tradition orientale, de même que les théologiens rhénans et St Jean de la Croix, n'admet aucune formation d'image dans l'entendement durant la prière. Le plus important est de fixer son esprit sur chaque parole prononcée.
L'accent est aussi mis sur la la sobriété (nepsis) et l'apatheia (impassibilité), les sentiments, quand il n'ont pas une origine divine, devant être mis de côté.
C'est donc dire que la spiritualité doit être aussi objective et paisible que possible. Cela évite les illusions, de même que les impressions trompeuses d'avoir été abandonnées par Dieu.
Travaillez donc à élever votre esprit jusqu'au ciel, ou plutôt, à le fixer dans la méditation de certaines paroles qui se trouvent dans vos prières; et, bien qu'à cause de la faiblesse de votre enfance spirituelle, il vous arrive de faire des chutes, relevez-vous promptement et reprenez courageusement votre chemin. Hélas ! malheureusement l'inconstance n'est que trop le funeste apanage de l'esprit humain ! mais le Tout-Puissant peut changer cette inconstance en une constance et une fermeté inébranlables. Or, si vous ne cessez pas de lutter contre l'instabilité de votre esprit, Dieu, qui a fixé des bornes aux flots agités de la mer, en donnera Lui-même aux agitations de votre esprit, et leur dira : Vous viendrez jusque là, mais vous n'irez pas plus loin. (Job 38,11) Il est impossible à l'homme d'enchaîner la légèreté de l'esprit; mais tout est possible à Dieu, car c'est Lui qui a créé l'esprit. Jean Climaque , L'echelle sainte 28,17.
Enfin, a propos de la théologie orientale et des pères cappadociens, St Basile, St Grégoire de Nysse et St Grégoire Nazianze, je crois qu'il convient de rappeler ce qu'écrivait Jean Paul II dans Orientale Lumen qui souligne l'importance de la divinisation :
http://www.vatican.va/holy_father/john_ ... en_fr.html
L'enseignement des Pères cappadociens sur la divinisation est passé dans la tradition de toutes les Églises orientales et constitue une partie de leur patrimoine commun. Cela peut se résumer dans la pensée que saint Irénée avait déjà exprimée au II e siècle : de sorte que ce Fils de Dieu deviendrait Fils de l'homme pour qu'à son tour l'homme devînt fils de Dieu (14). Cette théologie de la divinisation demeure une des acquisitions particulièrement chères à la pensée chrétienne orientale (15).
La note 15 comporte cette citation du théologien byzantin du 14è siècle Nicolas Cabasillas
(15) Rattachés au Christ, « les hommes deviennent des dieux et des fils de Dieu…, la cendre est élevée à un tel degré de gloire qu'elle devient désormais égale en honneur et en divinité à la nature divine ». Nicolas Cabasilas, La vie dans le Christ, I :
PG 150, 505
Bibliographie
Ysabel de Andia, Mystiques d'orient et d'occident , Abbaye de bellefontaine
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